Le point commun entre les systèmes de fixation Velcro et le TGV japonais Shinkansen ? Leur conception a été inspirée par la nature. Deuxième point commun ? Des performances extraordinaires. Découvrez pourquoi le biomimétisme se profile comme une formidable solution d’avenir.
Facteur essentiel de croissance et de longévité, l’innovation représente indéniablement un enjeu stratégique pour les entreprises. Mais nombre d’innovations technologiques portées par les entreprises depuis des décennies pêchent au long terme par un impact environnemental négatif et une quantité excessive de ressources utilisées. Une réalité due à un modèle économique basé sur la bio-aspiration : aspiration, exploitation et épuisement progressif des ressources naturelles. En l’état, un tel modèle semble voué à l’échec.
Pour Sidney Rostan, fondateur de Bioxegy, la première agence française d’innovation et d’expertise en biomimétisme, « La réussite des entreprises passera par leur capacité à concilier compétitivité et soutenabilité. La bonne nouvelle, c’est qu’il est aujourd’hui possible d’innover plus intelligemment et de façon soutenable. On dispose d’un gisement quasi infini de solutions : la Nature, c’est 3,8 milliards d’années de technologies et de fonctions adaptatives. C’est un vivier d’idées sophistiquées et de techniques habiles et équilibrées. Inspirons-nous en ! »
S’inspirer du vivant pour innover, le concept porte un nom : le biomimétisme, qui prône un nouveau modèle basé sur la bio-inspiration plutôt que la bio-aspiration, permettant à l’Homme de continuer sur la voie de l’innovation et du progrès, en harmonie avec son environnement et en autorisant (vraiment) les entreprises à concilier compétitivité et développement durable.
ORIGINE, PRINCIPE ET DEFINITION DU BIOMIMETISME
Le biomimétisme n’est pas une discipline en soi, mais plutôt une approche, structurée pour la première fois en 1997 dans l’ouvrage de Janine Benyus « Biomimicry : innovation inspired by nature » dans lequel elle définit le biomimétisme comme suit : « [Une] démarche d’innovation, qui fait appel au transfert et à l’adaptation des principes et stratégies élaborés par les organismes vivants et les écosystèmes, afin de produire des biens et des services de manière durable, et rendre les sociétés humaines compatibles avec la biosphère […]. »
Innovation durable, l’approche vous semble nouvelle ? Il n’en est pourtant rien ! : « Va prendre tes leçons dans la nature, c’est là qu’est notre futur » disait déjà Léonard de Vinci. Premier scientifique à étudier la nature non pas pour la dominer mais pour la comprendre, le Génie Universel n’a jamais cessé de penser que l’ingéniosité de la nature était supérieure à celle de l’homme et comprenait qu’il était sage de la respecter et d’apprendre de celle-ci.
Une pensée évincée par la révolution industrielle qui refait aujourd’hui surface pour des raisons à la fois écologiques et économiques. Les premières sont évidentes : épuisement des ressources, dérèglement climatique, destruction d’écosystèmes… des signaux d’alarme qu’il n’est plus possible d’ignorer et qui nous somment de réagir. Les deuxièmes le sont un peu moins à première vue, et pourtant.
UNE SOLUTION GAGNANTE ?
Si le biomimétisme suscite tant d’intérêt ces dernières années, c’est parce qu’il apparaît comme un axe de recherche et d’innovation non seulement plus soutenable et respectueux de la nature (comment l’Homme pourrait-il mieux concevoir, créer, bâtir de façon respectueuse de la planète qu’en s’inspirant de la nature elle-même ?) mais aussi et surtout porteur de meilleures performances.
La nature est envisagée comme un vivier de solutions technologiques et stratégiques éprouvées par les écosystèmes, abritant des millions d’espèces végétales et animales taillées pour la résistance et la survie, chacune avec leurs caractéristiques propres et leurs fonctions spécifiques perfectionnées au fil des millénaires. Toutes sont le fruit d’une évolution de 3,8 milliards d’années, considérées par les experts en biomimétisme comme autant d’années de R&D ! Chercher à s’en inspirer apparaît alors comme une évidence.
Pour Sidney Rostan, le biomimétisme permet d’explorer des solutions radicalement nouvelles pour les entreprises et pour nos sociétés. Le savoir-faire de la nature peut nous aider à aboutir à la conception d’innovations disruptives et intelligentes et à doter nos technologies d’une notion revisitée de la performance et de l’équilibre. Le cahier des charges du vivant peut répondre à une multitude de problématiques : la nature sait designer, fabriquer, transformer, organiser, transporter, créer et stocker de l’énergie… Le vivant est « programmé » pour ne rien gaspiller, tout optimiser.
En voici quelques exemples :
– Dans le désert de Namibie, le scarabée Ténébrion du désert n’a pas accès à l’eau douce. Pour s’hydrater, il capte l’eau du brouillard grâce à des bosses hydrophiles qui, positionnées dans la position du vent lorsque le brouillard se lève, concentrent la vapeur d’eau en gouttelettes et l’acheminent vers la bouche de l’insecte ! Une caractéristique qui a inspiré la création de filets de rosée pour équiper les bâtiments.
– Grâce à des écailles composées de denticules particulières empêchant toute bactérie de se poser sur sa peau, le requin des Galápagos ne souffre d’aucune infestation d’organismes. Sa peau a alors inspiré la conception d’un revêtement antibactérien qui pourrait équiper des hôpitaux et permettre de limiter, voire de supprimer, l’utilisation de produits nettoyants antibactériens et le risque de propagation des maladies nosocomiales.
CHAMPS D’APPLICATIONS ET METHODES
Le biomimétisme peut pratiquement s’appliquer à tous les secteurs industriels : énergie, chimie, aéronautique, automobile, urbanisme et construction, digital et informatique, cosmétique, agroalimentaire, transport, économie circulaire, information et communications… Des solutions exploratoires de type conceptuel pour les ressources humaines et la logistique sont par exemple à l’étude (considérez l’impressionnante organisation du travail dans les ruches et les fourmilières !).
« On retrouve au sein des écosystèmes tous les champs d’application du tissu sociétal actuel », explique Sidney Rostan. « Le biomimétisme tel qu’on le connaît aujourd’hui est extrêmement nouveau, mais certains secteurs pour lesquels le lien avec la nature est évident comme l’aéronautique, la chimie ou le biomédical, ont toujours profité, de manière instinctive et parfois inconsciente, du biomimétisme. D’autres secteurs s’inspirent aussi déjà ponctuellement de la nature pour innover, parfois par le fruit du hasard, mais la démarche est encore loin d’être systématique ». La synchronisation entre la recherche et les entreprises faisant souvent défaut, il est encore difficile pour ces dernières de bénéficier de l’expertise scientifique disponible en la matière.
Pour identifier les meilleures solutions et s’en inspirer, il est en effet nécessaire de bien connaître les écosystèmes et leur composition, ce qui implique de faire appel à des scientifiques spécialisés dans le domaine d’intérêt. Pour développer ces solutions, il faut ensuite associer les compétences R&D classiques à, là encore, de fines connaissances en biologie. La complexité de l’adoption du biomimétisme réside alors dans la diversité et la transdisciplinarité des collaborations qu’elle requiert, sur le principe d’open innovation.
Certaines entreprises dont l’activité est basée sur un produit ou service développé par biomimétisme ont internalisé des compétences dès leur création, comme la startup Glowee, qui compte 1/3 de scientifiques dans ses rangs. Une configuration très favorable à l’innovation encore peu répandue dans les grands groupes et les PME, qui doivent pour leur part rechercher en externe les ressources nécessaires à l’entreprise d’une démarche biomimétique.
Bioxegy répond à ce besoin par un apport composite de savoirs scientifiques et de méthodologies : la startup accompagne ses clients dans leur démarche d’innovation biomimétique, en identifiant avec eux les domaines pouvant leur apporter la meilleure plus-value, en étudiant les solutions possibles et enfin en leur proposant de les accompagner dans la définition, la conception et la conduite des projets d’innovation bio-inspirée. La startup cherche aussi à remédier à la méconnaissance de l’approche biomimétique qui entrave encore son expansion, en se joignant à un vaste travail de sensibilisation aux côtés d’organismes tels que le Ceebios, (Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme) qui coordonne, entre autres, les efforts de recherches académiques en amont.
Un travail entamé en France il y a une dizaine d’années et qui porte aujourd’hui ses premiers fruits. L’Etat s’est engagé depuis 2012 en faveur du biomimétisme et identifie celui-ci comme une solution d’avenir susceptible de répondre à au moins 9 des 17 objectifs mondiaux du développement durable définis par l’ONU.
A propos de Bioxegy :
Avec déjà 6 collaborateurs, un vaste réseau transdisciplinaire et 4 cas pilotes, Bioxegy, accompagné par l’incubateur emlyon business school Paris, affiche une ambition claire : généraliser le recours au biomimétisme en Europe, contribuer à la structuration du marché et ainsi promouvoir un développement économique plus durable. Découvrez son manifeste : http://bioxegy.com/statement-entreprise-bioxegy/
Pour en savoir plus :
https://www.linkedin.com/in/sidney-rostan/
https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:6441270973982343169
http://bioxegy.com/wp-content/uploads/2018/09/Solution-Bioxegy-2018-1.pdf